Retour, après quelques jours d'absence. Les réveillons, les repas interminables en sourires, les yeux en étoiles des enfants devant leurs paquets, les bouteilles de vins abandonnées sur la tables, les chocolats dans les boites et sur les joues des enfants, des cadeaux surprises à en donner les larmes aux yeux. Comme une parenthèse magique dans l'hiver, le temps s'arrête un peu et je regarde le jour décliner sous les décombres de nourriture. Un soir quelque part, le lendemain ailleurs, comme un lien étrange et frémissant entre toutes ces familles, mes familles un peu, plus ou moins proches. Avec les cousins, les soeurs, l'Amoureux... Cette magie de Noël cette année je l'ai eue dans le coeur. Et ce matin les révisions commencent, on referme la parenthèse en paillettes, et on reprend ses livres. Ce matin, le réveil humide de larmes, inconsolable dans mon oreiller, sans son odeur au creux de moi, perdue. Et les images du cauchemar qui restent dans la tête, s'impriment sur la rétine, juste pour faire encore plus mal au coeur, réveillant les anciennes angoisses. Parfois j'aimerais lui demander, est-ce que toi aussi tu as peur ? Est-ce que toi aussi tu doutes ? J'ai l'impression d'être la seule à avoir peur de t'étouffer de mon amour, de t'envahir et de te prendre ton air. J'ai l'impression d'être la seule à avoir peur d'être seule, détruite et ruisselante de ton absence. Je ne sais pas comment exprimer mes frissons sous la peau, ton sourire qui me transperce et ton souffle qui me tue de bonheur. Je ne sais pas comment dire que je t'aime sous la peau, que ce n'est pas dans le coeur que j'ai une vague d'amour mais au fond de mon ventre, là où il fait chaud de toi, dans mes reins, qui tremblent de te voir. Et sans toi, oh je ne veux même pas l'imaginer, je ne veux plus me souvenir. Est-ce que tu le lis dans mes yeux, que je ne suis que pour toi ?
