Cette semaine a été comme une bouffée d'oxygène après des mois passés sous l'eau. Comme si le soleil avait reparu pour la première fois. Il ne fallait pas grand chose pourtant. Juste ta présence, chaude et pleine de sourires à mes côtés. Parce que j'avais besoin de rire à m'en fendre le coeur pour purger mes yeux de choses incertaines. J'avais 14 ans. J'ai encore 14 ans. Dans ma tête. Je ris, je vole comme une enfant, je ne prends rien au sérieux avec toi c'est fou. Un ciné, pour régresser un peu. Pour tomber amoureuse de personnages fictifs, d'acteurs qu'on ne verra jamais, de rêves inachevés. Des nuits à parler, de projets d'Angleterre, de moments à nous cet été, quand tu reviendras. Peu de répit, peu de repos, il faut croquer la vie tout de suite ou bien elle s'échappe. Visites, se prendre pour une princesse dans son donjon, écouter les échos d'un enfant qui fait ses rêves dans de vieilles pierres. Moments où nos yeux, fatigués par l'écran se pressaient pour pleurer devant mon ordinateur, une fin pas assez juste pour nous, un film qui nous prend jusqu'au fond du ventre, et nous tire des perles des yeux. Les fous-rires en se regardant, les yeux rougis de s'être prises pour des héroïnes, les fous-rires car la fatigue nous faisait dire beaucoup de choses sans aucun sens. Le début d'un coup de foudre littéraire, comme une adolescente, comme si j'avais eu ton âge d'une coup. Un cd, des heures de musique à se refaire le film, à connaître les répliques par coeur, comme si on l'avait vécu. Un petit carnet qui a accueilli listes, dessins, petits mots, photomatons comme un besoin de graver à jamais nos mots pour prouver que ces moments ont existé.
Tu es. =) Un sourire.
" J'ai un aphte " " Ca fait mal ça rape contre les dents " Dit-elle d'un air affolé à une heure et quelques du matin.